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Comment situer le secteur des nouvelles technologies liées à l’énergie en Méditerranée ?

Dr Chaden DIYAB – Le développement et l’exploitation d’innovations technologiques en termes d’efficacité énergétique et d’utilisation de sources alternatives d’énergie pour les industries, PME, centres de recherche du pourtour Méditerranéen, représentent de vraies opportunités pour avancer plus loin encore vers une économie de la connaissance en Méditerranée. Ce processus doit cependant faire face aux défis de la construction d’une politique énergétique gagnante. 

Le bassin Méditerranéen représente-t-il un vrai marché pour une énergie plus « verte » ? 

Dr Chaden DIYAB – De mon point de vue d’acteur technique et stratégique qui intervient auprès des industriels, des collectivités des pays des rives Sud et Est de la Méditerranée, et des PME innovantes du Nord, la recherche de nouvelles solutions énergétiques représente un défi incontournable pour l’ensemble des pays de la zone. 

Pour atteindre ces objectifs, ces pays ont besoin en premier lieu de la mise en place d’un cadre de politique énergétique efficace, à la fois rassurant pour les investisseurs et protecteur pour les producteurs et consommateurs d’énergie.

Nous devons faire face aux enjeux d’une gestion raisonnée de l’énergie, à la croissance démographique, urbaine et industrielle, au vieillissement des infrastructures énergétiques préexistantes, ainsi qu’aux défis liés au changement climatique sur l’ensemble du pourtour Méditerranéen. 

La conséquence de ces évolutions, selon des études menées par le plan bleu et la banque mondiale sera pour les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée un taux croissant de demande en énergie, ce taux sera quatre fois plus élevé que celui des pays du Nord. Il s’agit aussi de faire évoluer les paradigmes, sur le constat d’énergies fossiles qui couvrent actuellement 87 % des consommations énergétiques (le pétrole 40 %) et des énergies renouvelables exploitées de manière marginale.

Ce constat souligne l’importance du rôle des solutions technologiques innovantes misent en place par nos industries, centres de recherche et PME, et des partenariats à développer pour : identifier des gisements d’économie d’énergie, développer et exploiter des sources alternatives (solaire en particulier), et augmenter l’efficacité énergique par la mise en place de systèmes de management intelligents.

 

Vous évoquez la nécessité d’accélérer le développement de sources d’énergie alternatives. En quoi l’initiative du plan solaire marocain est-elle selon vous originale ?

Dr Chaden DIYAB – Cet exemple est en effet particulièrement pertinent. C’est un des projets phare de l’Union Pour la Méditerranée, qui offre une source d’énergie renouvelable abondante et ubiquiste, tout en répondant aux exigences du marché de l’énergie pour la zone (source abondante, décentralisation, autonomie, ...). Il vise à produire 20 GW (GigaWatts) d'électricité « verte » à l'horizon 2020. Le Plan Solaire Marocain est un exemple d’application local du projet qui repose essentiellement sur la mise en place d'un important réseau de production électrique utilisant l'énergie solaire à hauteur de 2 GW entre 2015 et 2019.

Le Maroc prévoit en outre qu'à l'horizon 2020 la part de la puissance électrique provenant des énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) représentera 42% du parc total. Ce projet devrait permettre annuellement d'économiser en combustibles 1 million de tonne équivalent pétrole et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2.

A ce stade de développement le marché de l’énergie en Méditerranée représente une mine d’opportunités potentielles pour les innovations technologiques des PME européennes, industries, et les innovations des centres de recherche, capables de fournir des solutions pertinentes en terme de production de sources alternatives d’énergie (photovoltaïque, éolien, déchets ...) et d’utilisation plus rationnelle de l’énergie. Le plan solaire marocain est dans ce sens emblématique des partenariats tissés.

L’enjeu est aussi d’apporter un savoir-faire capable de s’adapter aux besoins croissants de ces marchés pour mieux maitriser les consommations d’énergie (augmenter l’efficacité énergétique, smart Grid, isolation intelligente des bâtiments, réduction des pertes réseaux isolation des logements, équipements électroménagers, technologies industrielles

économes, transports etc.) combiné à un recours plus intensif au potentiel méditerranéen d’énergies renouvelables (solaire, éolien, ...).

Les difficultés qui demeurent sont liées au positionnement de stratégie et d’adaptation des PME porteuses de technologies (culturelles, économiques, commerciales, médiatiques et de communication) pour avoir une vision structurée des perspectives et être capable de s’adapter aux demandes de projets innovants.

Il s’agit d’identifier un positionnement adéquat sur ce marché, afin d’initier, poursuivre ou décliner « l’aventure »,dansunedémarcheprospectivepourpermettreunretoursurinvestissement optimisé et éviter les écueils de l’export.

Dans ce contexte l’ambition d’IES, en tant que société de conseil privée que je dirige, est d’apporter un appui complémentaire aux actions d’incitation et de soutien préexistantes. Notre rôle est d’apporter un regard expert dans le domaine de l’environnement et de la Méditerranée pour accélérer le positionnement stratégique de PME sur un marché donné. Notre action permet de prendre en compte les différents paramètres de l’intégration de ces technologies auprès d’utilisateurs finaux et de décideurs locaux.

L’expérience énergétique européenne doit permettre d’accélérer la définition d’une politique énergétique des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Elle peut initier un nouveau mouvement en utilisant le levier énergétique et le retour d’expériences sur ces marchés, pour créer un modèle durable capable de «survivre» et permettre à ces pays d’initier une nouvelle phase de développement.

Notre expérience du terrain et l’échange avec les industriels des pays du Sud dans des domaines diverses de l’industrie (textile, Oil & Gaz, Métallurgie, Industrie chimique ...) ainsi qu’avec les responsables locaux, confirment les attentes de technologies et de services performants. Le développement de capacités de création de partenariats sur le long terme, avec un système de garanties de mise en place d’un système de management de l’énergie efficace, implique le savoir faire d’acteurs stratégiques partenaires, comme IES, pour leur développement dans ces pays.

Source : http://www.champagne-ardenne-export.com/fr

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